dimanche 30 janvier 2011

Twitter c'est le mal!!

Ce titre c'est en substance ce que j'ai envoyé à une amie par texto... Et là tu t'aperçois que t'as un problème quand tu te me à parler de Twitter par SMS.

Flashback : je bosse sur mes archives, comme un dimanche après-midi à Paris, genre, je n'ai strictement rien d'autre à faire qu'écouter France culture en essayant de prendre pour la Georgette Duby de la Renaissance.

Donc, in fine, je meurs d'ennui sur des discours politiques inintéressants que personne n'a relu depuis plus de 4 siècles. Mais tout va bien parce que comme d'habitude, je me ballade sur Twitter histoire de procrastiner un peu plus.



Jusqu'au moment où un thé à la main, j'ai failli suicidé mon compte comme j'ai suicidé mes comptes FB.
Certains pousseront des cris horrifiés, d'autres acclameront cette prise de conscience tardive blablabla. Non mais plus sérieusement en fait la vie des autres on s'en fout ou presque.
Parce dans la vraie vie, je suis une fille qui aime les ragots, et j'ai un petit côté Œil de Moscou (tu savais pas que j'étais flippante en vrai? Ben maintenant tu le sais)

Mais dans la vraie vie de tous les jours, ce que sont devenus mes anciens camarades de primaire je m'en tape, pareil pour les gens à qui je n'ai presque jamais parlé, que je ne reverrais pas tout ça leur vie, leurs photos, les tests bidons m'emmerdent au plus haut point. Oui je suis vulgaire, je sais
Ce que j'aime c'est le contact humain, le vrai, avec la vraie voix des gens au bout du fil, leur visage devant un café, un verre de blanc ou un jus d'orange. Et puis même sur skype pour ceux du bout du monde (like BFF qui s'est cassé en N-Z sans moi la biatch)
Mais je digresse.




Dans la vraie vie de tous les jours ça me choque que les gens me souhaitent mon anniversaire juste parce que c'est inscrit sur leur page d'accueil. Et puis même que maintenant les gens, et ben ils te rencardent par messages sur un site communautaire, alors que de mon temps tu vois ya encore quoi 3 - 4 ans on faisait ça par texto, voire même que l'on s'appelait pour de vrai. Et puis là non même plus.
Même les enguelades sont différentes.
A la limite, tu mettras un statut assassin mais quand même un peu énigmatique pour que les gens te demande "mais qu'est ce qu'il y a?" pardon "ms keskia".

Mais j'en reviens à Twitter. Ces derniers temps, je remarque que ça se transforme en FB. Tu peux y suivre des révolutions ou le live-tweet des emissions bidons. Et là c'est le drame.
Je jete la pierre mais je fais pareil, comme une chèvre, embarquée par la masse. Attends tu crois que ça intéresse les gens quand je live-tweete une réunion? Bah non, mais mon nombrilisme me fait croire sur le coup que oui... 
Je ne dis pas que ça ne sert à rien.
J'ai découvert des gens géniaux sur Twitter. Enfin non, j'ai découvert des blogs de gens et ensuite, je les ai découvert eux, ils/elles se mettent un peu à nu sur ma TL en 140 caractères.
Et puis j'en ai rencontré quelques uns en vrai de vrai. On a bu des cafés et des chocolats, on a discuté de trucs méga-futiles, on a eu des débats politiques. Et ils y en a d'autres que je veux découvrir un jour.



Et c'est là quelque part entre le RT et les #FF, tu te rends compte de la fragilité des "relations virtuelles". En fait le terme de relations est mal choisi mais je n'en ai pas d'autres sous la main.
Quand tu es un peu accro à twitter, tu entres dans la vie quotidienne des gens.
Quelque part, tu t'attaches à eux, c'est pas de l'affection, c'est pas de l'amitié, c'est un truc un peu batard, juste comme quelqu'un avec qui tu discutes tous les matins dans le bus. Et paf un jour, elle n'est plus là. Alors tu ne sais pas vraiment ce qui te manque. La discussion du matin? La personne? Même si tu ne connais pas son vrai nom? Et puis un jour quelqu'un vient s'assoir à sa place et te parle et la remplace.
Twitter c'est ça, c'est un bus qui va je ne sais pas où mais je le prend chaque jour.
Et au final, je ne veux pas être quelqu'un qu'on remplace d'un clic de souris et je ne veux pas non plus m'attacher aux gens pour qu'un jour ils disparaissent sans laisser de traces.

Tu trouves que j'exagère? Même pas. Le fait est que sympathiser avec une personne derrière un écran te force à prendre en compte des critères que tu zapperais dans un premier temps IRL. Pour la moitié des gens intéressants de ma TL je ne connais, ni leur nom, ni leur âge, ni leur livre ou leur groupe favori.
Ca peut paraitre débile dit comme ça, mais connaitre les pensées et les états d'âmes des gens sans même connaitre leur nom c'est troublant.
Des critères donc. On passe sur l'aspect physique, ça compte pas.
Quand tu rencontres quelqu'un tu commences par aborder des sujets bateaux, genre tu fais quoi dans la vie, tu viens d'où et sinon qu'est ce que tu aimes.
Sur twitter, j'ai juste l'impression que tout est inversé. tu parles d'abord de tes opinions politiques ou de ta dernière expérience de cul ou tu partages ton humour avant le reste. La notion même de privé/public est finalement totalement chamboulée
En fait, avec ces rencontres virtuels tu vois la vraie personnalité des gens plus vite que dans une relation "normale".
Le problème étant, de facto, que tu as l'impression de mieux connaitre les gens, de passer plus de temps avec eux.

C'est ça. Twitter c'est le mal, parce que ça boulverse ma vision des relations sociales et parfois ça fait mal à mon petit coeur de blonde
En réalité je pense vraiment (oui ça m'arrive parfois, ne regarde pas ton écran d'un œil torve) que la dématérialisation (quel mot horrible) des relations sociales modifie vraiment nos comportements vis à vis de l'Autre.

J'ai un peu mis 2h à écrire et autocensurer ce billet alors je renonce à le supprimer comme je renonce pour l'instant à petit-suissider mon compte. Ne me supplie pas de rester dans tes commentaires, parce que je ne prendrais même pas la peine de répondre à ça. On en rediscutera à mon retour à la vie normale en Mars.
Tu peux toujours me raconter ta vie qui m'intéresse quand même, en envoyant un mail. Je te promets de te répondre :)

Si vous êtes allez jusqu'au bout de cet article, remerciez Anne-Elisabeth qui m'a poussé, limite obligé à le poster.

Pour finir sur une note plus douce, sachez que j'ai pris la décision de rendre tous mes travaux de recherche  sur le discours politique en Comic sans MS histoire d'emmerder le monde.

samedi 29 janvier 2011

Le Routard des dictatures.

A l'aune des révoltes qui secouent le Magreb et le Moyen-Orient, il faut être prudent à parler de révolution. On ne décrète pas une révolution. Elle s'impose tout simplement. L'histoire est truffée de revolutions avortées, de promesses de changement balayées d'un revers de manche. Le pouvoir confisqué, bridé et asservi.

D'un point de vue strictement linguistique, la révolution c'est quoi? 
Les révolutions politiques caractérisent un changement radical de personnel politique, et souvent d’institutions, du fait d’un soulèvement populaire ou de la victoire d'une faction représentant, ou prétendant représenter, une part importante de la population. (source wikipédia)

Sauf qu'à l'heure de l'internet, de l'instantané, de l'info brulante, on s'est échiné à galvauder le terme, à qualifier ainsi tout soulevement ou insurrection.
C'est le problème de l'histoire immédiate. Analyser et traduire en profondeur sans avoir le moindre recul sur les évènements.
C'est dangereux, c'est inefficace.  

Je reviens à ce que je disais plus haut, la révolution, ça ne se décrète pas. Si c'était le cas, le monde serait soit plein de soviets dirigés par des sosies de Mélenchon, soit plein de poneys violets et de papillons au gout de guimauve.

Hier tandis que le pays des sarkophages tentait sa chance au grand Loto de l'insurrection, le petit Nicolas faisait la fête et déballait sans doute peinard ses cadeaux envoyés de l'autre coté de la Mediterranée par ses potes dictateurs d'Afrique.



Alors un régime autoritaire (oui la dictature en politique c'est has-been) c'est quoi?

« L’autoritarisme désigne un rapport gouvernants-gouvernés reposant de manière suffisamment permanente sur la force plutot que sur la persuasion. C'est également, une relation politique dans laquelle le recrutement des dirigeants relève de la cooptation et non de la mise en concurrence électorale des candidats aux responsabilités publiques. »
« La vie politique existe par le biais de relais (partis syndicats) dévoués tandis que l’opposition est tolérée ou bannie. Les élections ne sont qu’une apparence démocratique et vise à légitimer le système politique aux yeux du monde et à l’intérieur de s’assurer de l’apathie des masses sans que leur résultat connu à l’avance n’ait quelconque influence. »
Guy Hermet, « L'autoritarisme » in Traité de Science politique, Tome 2, M Grawitz, J Leca. p.270

Le problème reste de définir l'autre solution à savoir la démocratie. Je vous laisse seuls juges d'une définition parfaite. Nous ne serions probablement pas d'accord. De même que du degré de libertés acceptable.
Mais pour vous donner une idée, The Economist a créé un classement basé sur un indice de démocratie. Classement au sommet duquel on retrouve La Norvège, L'Islande, le Danemark et la Suède.
La France elle passe de la 24e à la 31e, et fait son entrée dans la catégorie des"Démocraties imparfaites". Il est beau le pays des droits de l'homme.

Et sinon concrètement ça donne quoi?


(tu peux cliquer pour agrandir, plus le pays est sombre, plus sa démocratie est en panne)

Angola, Arabie Saoudite,
Biélorussie, Burkina Faso, Barein,
Cameroun, Chine, Comores, Congo, Cote d'Ivoire, Cuba, Corée du Nord,
Djibouti,
Egypte, Emirats Arabes Unis, Erythrée, Ethiopie,
Fidji,
Gambie, Guinée equatoriale, Guinée Bissau
Iran,
Jordanie,
Kazakhstan, Kirghizistan, Koweit,
Laos, Lybie,
Madagascar, Maroc, Mauritanie, Myanmar (Birmanie),
Niger, Nigéria,
Oman, Ouzbékistan,
Qatar,
République Centrafrique, Rwanda,
Soudan, Syrie, Swaziland
Tadjikistan, Tchad, Togo, Turkmenistan,
Vietnam,
Yemen
Zimbabwe

J'écarte volontairement l'Irak et la Tunisie qui sont en transition, du moins espérons pour eux.
J'en ai probablement oublié mais ça vous donne une idée.

Alors maintenant dis moi, où souhaites-tu partir en vacances?

vendredi 28 janvier 2011

Bribes d'insomnies...



Quand je suis à Paris, la nuit parfois je me lève, je m'assois sur le rebord de la fenêtre et je regarde les gens passer en bas. J'écoute.
Quand je suis en Catalogne perdue dans ma campagne, la nuit parfois je me lève, je vais m'asseoir dans l'herbe et je regarde les étoiles.
Lorsque l'on quitte la campagne pour vivre en ville, la première chose que l'on remarque c'est l'absence d'étoiles la nuit.

Parfois la nuit, j'ai envie de vous dire des "trucs"... oui plein de "trucs" des déclarations, des rétractations, des billeversées.
Parfois je me perds en hypallages et oxymore.
C'est cela, la nuit est propice aux confidences.
On les croit à l'abri sous le voile.

Il y a une chanson pour la nuit.
Une seule qui se laisse écouter en boucle, sans lassitude aucune.
Elle parle de changements, de révolutions, elle parle de Berlin et de Moscou, du premier soleil qui s'est levé librement à l'est en 89
Peut-être que tu le sais déjà mais si dans toute l'histoire du monde, il me fallait choisir un instant ce serait celui de la chute du Mur.
Je ne l'ai pas vu, trop jeune.




A être trop jeune on manque tellement de moments importants.
Le siège de Sarajevo, sa chute aussi.
Fin d'un monde.
Trop jeune.
C'était il y a longtemps.
J'étais marquée par Sarajevo
Suite à ça je voulais être reporter de guerre. Je voulais que les gens soient touchés par le malheur des autres.
Mais à 10 ans tu te rends pas compte qu'en fait le malheur des peuples, 99,5% de la population s'en fout.
Quant aux 0,5% restant...

jeudi 27 janvier 2011

Un jour je serais enterrée au Panthéon

Et paf, mes chevilles viennent de tripler de volume.

Je voulais faire un billet un peu sérieux en vain... Je reste là assise comme une cruche avec ma tasse de café en me demandant de quoi je vais parler. Des baisses de crédit dans la recherche?
De la presse quotidienne qui perd chaque jour un peu plus de son intérêt en essayant de rivaliser avec le Web mondial 2.0? 
J'ai plein de billets commencés qui attendent quelque part dans mes brouillons que je daigne leur accorder un instant.

En fait, moi et mon blog vivons une crise de couple. Il ne comprend pas que je le délaisse pour bosser sur de vrais articles scientifiques censés me rapporter une publication. Il ne comprend pas que je passe plus de temps à écrire un roman que je ne montrerais probablement jamais à personne.

Lui et moi étions il ya encore peu sur le point de divorcer. Oui la blogosphère littéraire a fini par me souler. Lire 20 fois les mêmes avis me gongle au plus au point. Et à reproduire ça ici me fait me sentir un peu débile. (Attends toi qui vient de la blogo littéraire, je n'ai pas dit qu'elle était débile hein)

Alors j'ai dit au blog "allons voir un conseiller conjugal"
Le blog a dit d'accord.
Alors j'ai dit au conseiller que je n'avais plus de sentiments pour le blog, le blog a pleuré chez le conseiller et le conseiller a dit 'mais essayez de changer vos sujets de conversation. Et revenez me voir, ça fera 150e"
A ce tarif là, il a intérêt à être compétent le conseiller.
Alors le blog et moi avons discuté de sujets différents. On a failli écrire sur la Tunisie mais on a pas voulu faire comme tout le monde. On a discuté de Céline quand même parce que le blog sait que je l'aime d'amour culturel.
Et le blog a dit "on pourrait ne parler que de ce qui te touche vraiment, tu pourras continuer à écrire et m'écrire différemment et moins fréquemment mais la passion sera toujours là"
Alors j'ai dit au blog que je ne voulais plus le quitter, mais qu'il allait devoir faire des efforts. Nous avons décidé de repartir sur de bonnes bases.
Alors j'ai dit au blog que j'allais changer son nom.
Et le blog a dit d'accord.

Vous ne pigez rien à ce billet c'est normal.
En attendant, je retourne écrire, il faut que je m'y remette si je veux pouvoir entrer un jour au Panthéon.

dimanche 23 janvier 2011

J'ai mal à ma Culture

La communauté historienne est en deuil ou presque, les auditeurs assidus de France Inter aussi.
Depuis vendredi, le petit monde de l'Internet un peu culturé se désole. Tout est parti d'une rumeur (pour une fois presque vrai) selon laquelle France Inter arrêtait la diffusion de son émission 2000 ans d'histoire proposée par Patrice Gelinet.
En réalité il s'avère que l'ancien patron de France Culture (de 1997 à 1999) est nommé au CSA. En conséquence France Inter lui cherche un remplacant.
Mais avouons le, cela ne sera jamais plus pareil. Dans la vraie vie de tous les jours, 2000 ans d'histoire est l'émission la plus podcastée de France. En grande partie grâce à un lobbying actif des professeurs d'université.


 Je me souviens (il a fort fort longtemps) lors de mon premier cours, de ma première année de fac quand mon fabuleux prof d'histoire contemporaine nous a expliqué avant tout qu'il nous fallait absolument écouter les émissons du type La fabrique de l'histoire et 2000 ans d'histoire. Oui il y a des classiques qui ont bercé les milliers de jeunes premières années.

Tout cela pour partir jouer le censeur au CSA. Shame on you Mr Gelinet.
Ca c'était vendredi.



Mais vendredi, la culture a pris encore un coup de l'aile quand notre le ministre thailandais de coeur de la culture a pris la décision "citoyenne et républicaine" de sortir l'anniversaire de la mort de Louis Ferdinand Céline de la liste des commémorations officielles 2011.
Ici nous sommes d'accord, Céline était un salaud antisémite mais quand même un putain de génie. Un maitre de la littérature et l'un des plus talentueux  écrivains du XXe siècle au même titre qu'Albert Camus.

Or une des premières choses que l'on apprend aussi en première année d'histoire c'est à comprendre les ressorts et les causes d'une époque, ce qui implique souvent de mettre de coté notre vision humaniste, égalitariste ou droit de l'hommiste. Mais comprendre n'est pas justifier. De toute façon, le travail ne se situe pas à cette étage.
Apprendre à faire la différence entre le comportement des gens et leur production. Voila ici ce qui importe.
Si demain, un groupe d'illuminés, ultra conservateurs, se pointait au ministère de l'éducation en demandant la suppression des programme de Baudelaire sous pretexte qu'il avait des tendances homosexuelles, la France entière s'indignerait en criant qu'il ne faut pas toujours au patrimoine national.

(Attention je ne mets pas sur un même pied antisémitisme et homoséxualité, j'avais juste besoin de l'exemple d'un auteur qui pourrait être attaqué sur sa vie plutôt que sur ces oeuvres.)

Patrimoine national, c'est bien de cela dont il est question dans cette affaire. L'un des problème étant que la France a du mal a faire la paix avec son passé et son histoire. Elle s'autoflagelle quand le politiquement correct l'exige quand elle ne s'engage pas dans des débats qui ne devraient pas être du ressort du politique à l'instar de la question du role positif de la colonisation.
Faire la paix avec son passé est d'autant plus difficile quand il existe encore des témoins des évenements qui prend son expérience et son ressenti pour la seule et unique vérité et qui tente d'influer sur l'écriture de cette Histoire.
Je m'éloigne mais pas tant que cela. Dans le cas de Céline c'est cette écriture de l'histoire qui est au coeur de la polémique et fait perdre de vue l'essentiel, l'aspect profondement culturel.
L'an dernier la France célèbrait les 400 ans de la mort d'Henri IV. Si le personnage politique est fabuleux, coté privé, il y aurait tellement à redire. Pourtant on a passé cette partie sous silence.

On créait des gentils et des méchants pour pouvoir se raccrocher à des valeurs qui seraient caduques de leur temps. Mais nous en avons besoin pour rester un brin optimiste.



La question étant doit-on subordoner la culture (et l'histoire de fait) aux exigences du politiquement correct? Je ne vous ferais pas l'affront d'une dissertation sur le suje.
Mais un pays qui a honte de son histoire et de ses productions, à titre personnel ça me fait peur. C'est ainsi que l'on commence à réécrire l'histoire au service d'une identité nationalement tronquée alors qu'au contraire, c'est ce qui devrait cimenter une communauté.

Face aux polémiques permanentes, il reste certain que nous sommes dans une période skyzophrène où la médiatisation passe avant la qualité. Car à l'instant où nous clamons la réussite des grands expos telles celles de Picasso ou de Monet, le même ministère boycotte et fait fermer une exposition qui se tenait aux Archives Nationales. Pourquoi? Pour faire plier des grévistes de ces mêmes Archives.

Aujourd'hui le service public culturel est à la dérive ou pire encore, il s'autodétruit.

Si tu as eu le courage de tout lire, félicitations pour la peine un jour peut-être je vous parlerais du projet de "Musée de l'Histoire de France".

vendredi 21 janvier 2011

Une histoire de communication



Parfois il m'arrive de participer à des "trucs" qui sur papier avait l'air génial et finalement d'avoir l'impression de retourner en CP.

Parfois aussi parce que vous êtes une femme, jeune et engagée en plus d'être compétente on vous prend pour la cousine d'ET.
Tout ça parce que femme, compétente et jeune dans la même phrase ça fait frémir la quantité impressionnante de machos bedonnants trustant les postes à responsabilités dans le domaine associatif. Parce que tu comprends toi, femme, jeune et compétente tu n'es pas crédible.
Non tu n'es pas crédible face aux autorités politiques locales, régionales ou nationales, tu n'es pas crédible face aux sponsors même s'il s'agit du boucher du coin, tu n'es pas crédible face à l'employé de l'association même si techniquement, tu es son supérieur hiérarchique.

Juste pour que tu visualises la situation:
En France dans le domaine associatif, 60% des dirigeants sont des hommes le plus souvent entre 30 et 59 ans. Et dans le domaine sportif, 87% des présidents d'associations sont des hommes.
Une fois que l'on a le portrait type du dirigeant en tête, passons à la suite.

En mars dernier on m'a gentilment demandé de participer à une formation sur le leadership féminin. Le tout visant à développer mon sens de la communication.
Et c'est là que le bât blesse. Mon sens de la communication et surtout de la diplomatie est proche du Zéro Absolu. J'ai bien essayé un jour de voir le sens du mot dans un dctionnaire, mais malgré mes efforts soutenus, je n'ai jamais brillé dans ce domaine. A la limite je pourrais toujours être engagée comme conseiller communication de MAM c'es.

Donc motivée je me lance dans l'aventure et là c'est le drame.
Saches que ce grand projet n'était qu'un cours de prise de parole. Tu te sens un peu flouée quand la soi-disant "pro" t'explique que s'il existe des inégalités hommes/femmes c'est quand même la faute aux femmes qui certes s'autocensurent mais surtout préfèrent quand même faire des gateaux pour leurs enfants chéris pendant que l'homme est en réunion le soir plutôt que de se retrouver dans la situation inverse. Parce que les femmes qui s'engagent trop c'est quand même qu'elles ont un grave problème à régler avec elle-même.
Ensuite on t'explique à grand renfort de graphiques que toi, bénévole, tu as quand même un certain devoir envers ton orga même si le contraire n'est pas nécessairement réciproque.
Et pour finir tu entames de petits jeux de rôles destinés à faire emerger ta personnalité soumise et à la combattre.

Ok et une fois sortie de là, que tu as ingéré toute cette propagande anti-émancipatrice tu te dis que quand même que tu vas un peu pourrir ton président au prochain conseil.

Le pire c'est qu'une fois sortie, tu te sens encore moins crédible.

Au final il est clair que la France sportive a un vrai problème avec ses bénévoles et en particulier avec les femmes. Et ce n'est ni en séparant le ministère des sports et celui de la vie associative, ni en mettant l'accent sur les performances sportives que ça changera.

[Lecture] Le musee de l'homme - David Abiker



Un jour je suis tombée follement amoureuse, intellectuellement parlant, de David Abiker. Oui j'étais jeune mais je regardais Arrêt sur Images. Il y a quelques temps, on a eu l'excellente idée de m'offrir son premier livre, dans la foulée j'ai lu le reste.
Mais avec ce premier tome nous sommes projetés dans le cerveau de l'homme moderne, celui qui a subit les brusques changements dûs à l'émancipation de la femme, de sa femme.
Expliquant comment, elle, cadre sup' excellente dans tout ce qu'elle touche et irradiant de sa perfection ceux qu'ellle approche, a pris le pouvoir au sein de son couple, l'auteur s'interroge longuement sur sa place au sein du couple (voire parfois de son utilité (de l'homme, pas du couple) ) 

En fait, je suis convaincue par son ton aux limites du cynisme et tellement accessible pourtant. Le livre se dévore littéralement, chaque anecdote est un délice de dérision de la situation de l'homme. Et loin d'être nombriliste, l'auteur se prête au jeu de la critique sociale sans méchanceté mais avec mordant et ça fait parfois mal, écornant le populaire et stigmantisant l'élitiste.
On devrait créer une télé pour les faits-divers et les victimes. Ca désengorgerait les rédactions et les familles auraient leur cassette vidéo à se repasser le soir au coin du feu. Les ministres aussi. Je dois manquer de coeur, d'écoute, de compassion, de compréhension, de psychologie.
Je ne dois pas être philanthrope.
Cela dit, je suis dur avec la télé, car une à deux fois par an, un programmateur fou propose un documentaire, quelque chose d'intéressant, sans larmes, sans confession, sans psychologue, sans intérieur de rêve, sans pédophile et sans enfant à problèmes. 
Parfois de mauvaise foi,
Mais je sentais le pouvoir m'échapper.
quand est-ce arrivé?
Je ne sais plus, je me souviens juste de la phrase qui a tout déclenché :
 - Laisse je vais le faire, elle a dit en soupirant.
Bien sûr, je l'ai laissée faire. J'ai bien fait car elle s'en occupait mieux. Ma femme lave plus blanc. C'est un fait. Lénine a perdu peu à peu le contrôle du Parti en abandonnant la nomination des cadres à Staline. Moi j'ai abandonné les lessives à ma femme et j'ai perdu le contrôle de ma vie.
Quand on lâche la lessive, on est cûit.

En définitive, j'aime car c'est simplement brillant.

Quatrième de couverture:
" Au début, je croyais qu'un métrosexuel, c'était un type qui avait un sexe suffisamment gros pour le montrer dans le RER en déployant, tel un albatros, les pans de son imperméable. Je me trompais. Un métrosexuel est un type qui va au salon d'esthétique en plein samedi après-midi parce que ni sa femme ni ses filles n'ont envie de l'emmener voir un match de foot féminin. Voilà la vérité. " Manuel de lâcheté conjugale, traité de puériculture déjanté, livre noir de la société maternante, lettre d'amour tachée de gras, bible du père martyr, cahier de tendances pour homme-parasite, pamphlet lubrique et séditieux... Le musée de l'homme est tout cela à la fois. Dans ce récit hilarant, l'auteur, un jeune père de famille déjà fatigué, cède la place et les commandes aux femmes de sa vie avec un masochisme et une jubilation d'une lucidité déconcertante.

mardi 18 janvier 2011

[Lecture] Français je vous haime - Stephen Clarke



Entre nos voisins d'outre-manche et nous, l'histoire est ponctuée de "je t'aime moi non plus".
A travers ce nouvel opus (le troisième de l'auteur) Stephen Clarke passe au crible les manies réelles des français aussi bien que les clichés. sur un ton toujours humoristique à la limite de l'ironie.
Il livre ainsi au lecteur les onze commandements du comportement du parfait frenchie.


Cette critique taquine d'un anglais installé en France sur la manière de vivre à la française est pourtant d'un réalisme criant, malgré la pointe caricaturale. Parmi les multiples situations décrites, du guichet de la poste à la soirée entre amis, il est certain que le lecteur français se reconnaitra bien dans l'une d'elle.


C'est sans nul doute un excellent livre de détente, on en ressort tout sourire. Une petite critique piquante de nos moeurs assez fine en définitive. Mais après tout qui haime bien chatie bien. 

Dans un village breton appelé la Masse, au sommet d'une colline non loin du Mont-Saint-Michel, se dresse ce qui ressemble à un moulin à vent en miniature dont les ailes seraient restées coincées à la vertical.  Ce moulin miniature a fait partie d'un système français de télécommunications qui était censé révolutionner le monde dans les années 1790.  [...] Le message le plus courant devait probablement être : " C'est vraiment couvert ici en bretagne. Si vous nous avez envoyé un message recemment, on ne l'a pas reçu".

Quatrième de Couverture:
« Les froggies vus par les rosbifs. Aucun des petits travers français n'échappe à la sagacité de Stephen Clarke, photos compromettantes et tableaux fallacieux à l'appui (soulignons toutefois que, dans un esprit de justice, l'auteur s'en prend avec la même verve à ses compatriotes). Bref, il nous faut bien l'admettre : si la critique est perfide, elle n'en est pas moins juste. Est-ce masochisme ou mégalomanie, le lecteur français s'en délecte et en redemande. »

vendredi 14 janvier 2011

[Lecture] Lignes de vie - Samantha Bailly



Il n'y a rien de moins décevant que d'apprécier le premier livre d'un auteur et de ne pas accrocher au second.

Je partais avec des critiques positives en tête et je trouvais l'idée sinon originale au moins intéressante.
J'aime les romans épistolaires, j'en ai beaucoup lu ces derniers mois, et si l'histoire d'un jeune homme et d'une jeune fille s'écrivant par lettre à l'ère d'internet est séduisante, on déchante rapidement, une fois que l'on comprend que dans ce scénario cousu de fil blanc, ils finiront par tomber amoureux l'un de l'autre.
Comme c'est romantique, ou vu et revu.


J'avoue que le style d'écriture est un point positif, il est assez fluide et l'histoire sous la plume de la jeune auteur en devient assez réaliste. Cependant, malgré cette qualité pour le moins indéniable, ces échanges épistolaires n'en sont pas moins mièvres et frôlant parfois la psychologie de comptoir.
Passés les premières lettres, je reste sceptique.
Finalement, je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire, trop stéréotypée à mon goüt, trop prévisible, ni à vraiment m'attacher aux personnages.
Néanmoins, je reste convaincue que l'auteur possède un très beau style, le petit quelque chose qui fait la différence
J'ai été subjuguée par son diptyque fantasy (ndlr La Langue du silence, review à venir)
Jongler entre les genres est un exercice difficile. Et pour ce qui est du roman réaliste, je suis loin d'être convaincue

Quatrième de couverture:
Gabrielle et Antoine n’auraient jamais dû se rencontrer et pourtant… une simple lettre anonyme va faire basculer leurs destins. Le hasard ? La chance ? Tous deux vont découvrir ce que le mot Confidence veut réellement dire. Peut-on s’attacher à un être juste au travers de mots, peut-on changer son chemin pour un inconnu ? Nous avons tous besoin d’une épaule mais a-t-on conscience de ce que cela implique ? De nos jours on communique essentiellement par mail, par SMS. Dans ce livre on redécouvre le plaisir de la correspondance manuscrite, de l’ambiguïté. La peur de se dévoiler, d’oser se rencontrer pour de vrai…

jeudi 13 janvier 2011

[Review] Love & autres drogues


Le pitch:
New York, les années 90.Jamie est un jeune commercial redoutable dont l’assurance - et le physique avantageux - sévissent aussi bien auprès des femmes que dans l’univers implacable de l’industrie pharmaceutique où, entre antidépresseurs et dopants sexuels, il parvient finalement à tout vendre.Mais il y a une personne qui semble insensible aux charmes de Jamie : Maggie.Une jeune femme très séduisante et furieusement indépendante qui, comme Jamie, fuit l’engagement émotionnel, mais pour des raisons très différentes. Elle est atteinte d’une maladie chronique et a décidé de vivre uniquement au jour le jour.Malgré eux, ce qui devait être une histoire sans lendemain va alors s’intensifier. Tous deux vont bientôt voir leurs principes respectifs malmenés et devenir accros à la plus puissante des drogues qui soit : l’amour. (source allociné)

Mon avis: 
C'est tumultueux, torride, touchant mais un peu too much.
Séduite par les critiques dithyrambiques et par la présence de Jake Gyllenhaal, j'ai cependant trouvé l'histoire un peu banale. Mais la banalité a du bon. Il ne s'agit pas ici de comédie romantique classique. A la fin, la belle ne retrouve pas son prince pour avoir pleins de superbes enfants. La réalité, invisible mais sous-entendue à chaque seconde est plus cruelle, plus belle et plus humaine aussi.
Jake Gyllenhaal crève l'écran dans le rôle du séducteur, prêt à tout pour conquérir sa proie et vendre une boite de cachets. Et s'il peut faire les deux à la fois, il ne s'en prive certainement pas. Son couple tortueux et torturé avec Anne Hathaway est particulièrement juste, oscillant entre sensibilité et animalité, il est moderne et éloigné des canons hollywodiens sans pour autant être choquant.
Anna Hathaway justement a su ne pas donner dans le pathétique avec son rôle de femme malade en devenir. Là encore, le sujet de l'impact des maladies sur le couple est traité sans guimauve. C'est poignant sans être mièvre. Bref c'est pensé tout simplement.
Dernier point un peu caricatural sur les labos pharmaceutiques et l'avénement du viagra. C'est hilarant.

En bref, Edward Zwick n'est pas un habitué de ce type de films, il place cependant Love & autres drogues  bien au dessus de la moyenne des films romantiques. Le couple formé par Jake Gyllenhaal et Anne Hathaway fonctionne parfaitement et les sujets sont abordés de manière aussi comique que grave. En définitive, une agréable moment et une jolie leçon de philosophie.

mardi 11 janvier 2011

5 - Le début de la fin - Jasper Fforde


Le début de la fin, cinquième tome des aventures de Thursday Next est aussi ce que l'on pourrait appeler le premier tome de la seconde saison.

Ce dernier tome est assez particulier en comparaison des quatres premiers. A dire vrai, il introduit une véritable rupture de fond dans l'histoire mais aussi dans la psychologie des personnages. Le fait que l'intrigue se déroule 14 ans après le dernier tome n'y est pas étranger. Mais le mordant qui donne tout son charme à cette série est toujours présent. Le monde fascinant des livres également, en activité malgré les nouvelles technologies toujours plus menaçante.
D'une actualité criante, le récit s'inscrit à l'aube du XXIe siècle avec en problème de fond la concurrence entre papier et numérique, entre domaine public et privatisation des oeuvres.
Comme toujours, la véritable menace tarde à apparaitre dans le livre et boulverse tout dans la seconde moitié du roman. Mais les méchants sont comme à l'accoutumée machiavéliques et sournois.

Cet opus s'intéresse particulièrement au fils de Thursday et la question des voyages dans le temps est parfois un peu confuse mais l'essentiel y est.
Alors comment faire d'un ado ce qu'il doit être dans le futur?
Mais d'ailleurs que doit-il vraiment être?
En arrière plan se développe toute la question des chemins que chacun emprunte pour se réaliser. Y a-t-il une voie tracée à l'avance?
Une prédestination à ce que nous sommes censés devenir?
C'est tout le mystère autour du jeune Friday.

Enfin, la lecture est toujours aussi hilarante et les répliques parfois dénuées de sens font presque toujours mouche.
Une mention spéciale à la référence à Dr Who...
 - Et que me vaut le plaisir de ta visite?
 - Landen m'a prévenu qu'il m'avait enregistré Dr Who, et je suis à fond pour les Daleks
 - Je pencherais quant à moi pour les Sontaran, répliqua Miles
 - Pffff! dit Joffy. Ca ne m'étonne même pas venant de quelqu'un qui considère que Jon Pertwee était le meilleur medecin.  .
(p.186)
Sinon je trouve également remarquable l'idée de livre réalité.

 - ... Et le premier classique à être transformé en livre-réalité
 - Orgueil et préjugés, déclara fièrement Cherie Yogert. Il va être rebaptisé Les Bennet et le feuilleton sera diffusé en direct dans votre exemplaire familial dès après-demain. Situé dans l'Angleterre guindée du début du XIXe siècle, il met en scène Mr et Mrs Bennet et leurs cinq filles, à qui certaines missions vont être confiées. Un vote désignera celles qui seront éliminées, et la gagnante participera à Northanger Abbey, qui à son tour fera l'objet d'une nouvelle lecture interactive.
(p.383)

Pour finir sachez que le tome 6 devrait paraitre en anglais le 22 Février 2011 sous le titre One of our Thursdays is missing

Quatrième de couverture
Quatorze ans après la tentative d'assassinat dont elle a été victime, la célèbre détective littéraire Thursday Next est toujours aux prises avec la fiction : on lui a collé son alter ego en guise de stagiaire, un Excédent de Bêtise menace, et, surtout, la fin des Temps est à craindre. Tout ça alors que son fils, le petit Friday jadis si mignon, est devenu un adolescent mollasson qui lui cause bien du souci. Pourtant la ChronoGarde cherche à tout prix à le recruter... il est selon eux destiné à sauver la planète... pas moins de 756 fois ! Et ce n'est que le début... car un livre interactif dans lequel les lecteurs pourront tout bonnement éliminer les passages dits ennuyeux est censé pallier la baisse vertigineuse de la lecture dans le Monde Extérieur ! Les lecteurs qui prennent le pouvoir ? Thursday doit bien avouer qu'on ne lui avait encore jamais fait ce coup-là. Et c'est à elle et à elle seule qu'il revient d'empêcher le Monde des Livres de voler en éclats...